Papua LNG

Un projet de gaz naturel liquéfié en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Grâce au Crédit Agricole, TotalEnergies prépare une nouvelle bombe climatique en Papouasie-Nouvelle-Guinée : le projet de gaz naturel liquéfié (GNL) Papua LNG, qui contribuerait à émettre plus de 220 millions de tonnes de CO2.  

Ce projet confirme la volonté de TotalEnergies de s’implanter en Papouasie-Nouvelle-Guinée. L’entreprise y a fait l’acquisition dès 2012 des champs gaziers Elk et Antelope dans la province du Golfe, dans le sud du pays. Elle a également acquis d’autres licences d’exploration de pétrole et de gaz, notamment en eau profonde (source Rystad).  

Alors que la Papouasie-Nouvelle-Guinée pourrait massivement développer les énergies renouvelables pour un coût 100 fois inférieur, le projet Papua LNG poursuit la course au gaz dans le pays avec le soutien du Crédit Agricole, qui accompagne TotalEnergies dans le montage financier du projet. Crédit Agricole s’est pourtant engagé à atteindre la neutralité carbone suivant une trajectoire 1.5°C. Ce qui, selon l’AIE, est incompatible avec le développement de nouveaux projets d’énergies fossiles, dont le GNL !  

Il est encore temps d’empêcher l’expansion de TotalEnergies et la course au gaz en Papouasie-Nouvelle-Guinée.   

Le projet Papua LNG

– – – Papua LNG Pipeline

Champs gaziers

Terminaux Papua LNG et PNG LNG

Réparti entre TotalEnergies (37,55% des parts), Exxon Mobil (37,04%) Santos (22,83%) et JX Nippon (2,58%), le projet comprend 9 puits de production dans la Province du Golfe, un pipeline terrestre et maritime de 320kms, et 4 trains électriques de liquéfaction.  

Le projet, dont le coût est estimé à 10 milliards de dollars, est encore en phase d’évaluation. TotalEnergies déclare vouloir annoncer la décision finale d’investissement (FID) du projet début 2024. Cette étape clé, pour laquelle l’entreprise est accompagnée par la banque française Crédit Agricole, lui permettrait de faire savoir que le projet pourra être mené à terme.  

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Un projet risqué pour le climat et les populations locales 

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Une nouvelle bombe climatique

Le projet Papua LNG augmenterait à lui seul de 7% les émissions annuelles du pays liées au secteur industriel et énergétique. Il contribuerait à émettre plus de 220 millions de tonnes de CO2 (scope 3), soit autant que les émissions annuelles de l’ensemble du Bangladesh et de ses 169 millions d’habitants.  

Il n’est donc pas compatible avec la limitation du réchauffement planétaire à 1,5°C, dans la mesure où le scénario net zéro émissions (NZE) de l’Agence internationale de l’Energie (AIE) préconise de ne pas exploiter les nouveaux gisements de gaz naturel qui n’ont pas fait l’objet d’une « décision finale d’investissement » avant la fin de 2021, comme c’est le cas pour le projet Papua LNG.  

Or les populations de la Papouasie-Nouvelle-Guinée sont déjà exposées de plein fouet aux effets du changement climatique. Des communautés entières des régions côtières et des îles du pays ont déjà été forcées de se déplacer, parfois à plusieurs reprises, du fait de l’élévation du niveau de la mer, des destructions causées par les vagues et de la salinisation des sols et des eaux.  

Une menace pour les populations locales

La première infrastructure de GNL dans le pays, PNG LNG, développée par ExxonMobil, fait l’objet d’un grave bilan en matière de violations de droits humains. Des exactions par des forces de sécurité privée, le non-respect du consentement des populations affectées par le projet, des conflits fonciers et des violences intracommunautaires ont été relevés. 

Les consultations des populations affectées par le projet Papua LNG laissent craindre que leurs droits ne seront pas davantage protégés : des forces de police ont accompagné les personnes chargées d’évaluer les impacts en matière de droits humains, et les informations fournies concernant le projet restent très parcellaires, malgré les demandes répétées des communautés locales et de la société civile.   

Un projet inutile pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée

Le gaz issu du projet Papua LNG serait exporté sur les marchés internationaux, avec des bénéfices incertains pour l’économie du pays et pour ses populations. Un autre modèle est pourtant possible pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée : d’ici 2030, 78% des besoins en électricité du pays pourraient être couverts pour un coût de 110 millions de dollars, soit 100 fois moins important que celui du projet Papua LNG, selon les estimations du gouvernement.  

Nous sommes très préoccupés par le flou concernant les consultations des communautés affectées par le projet. Les informations disponibles ne permettent pas de s’assurer que les communautés pourront donner leur Consentement Libre, Informé et Préalable à ce projet, comme c’est pourtant leur droit. Sans ces garanties, les acteurs financiers sollicités ne devraient pas donner leur feu vert à un tel projet !

Peter Bosip, Représentant de l’ONG Papouan-Néo-Guinéenne CELCOR

Un projet contesté

Depuis des décennies, l’organisation papouan-néo-guinéenne CELCOR (Centre pour les droits communautaires et la loi environnementale), se bat pour la justice sociale et climatique et contre les projets d’extraction en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Son directeur, Peter Bosip, se mobilise depuis 25 ans pour la conservation biologique, les droits environnementaux et les droits des populations locales à décider de l’usage de leurs terres. Aujourd’hui, Peter Bosip et CELCOR s’opposent au développement de nouveaux terminaux de GNL dans leur pays, tels que Papua LNG. 

« La Papouasie-Nouvelle-Guinée subit déjà de plein fouet le dérèglement climatique. En développant ce projet d’énergie fossile, TotalEnergies nous entrainerait encore plus vers de nouveaux risques, qu’ils soient climatiques, environnementaux et sociaux. Pour que nous puissions avoir un avenir durable, les banques françaises et surtout Crédit Agricole doivent s’engager pour les énergies renouvelables et à ne plus soutenir Papua LNG »

L’équipe du Centre pour les droits communautaires et la loi environnementale (CELCOR)

AUCUNE BANQUE NE DOIT FINANCER LE PROJET

En tant que conseiller financier du projet, Crédit agricole accompagne TotalEnergies dans le montage financier du projet, évalué à plus de 10 milliards de dollars. Mais la banque a fini par entendre les revendications de la société civile et par annoncer en février 2024 qu’elle n’apporterait pas de financement direct au projet.  

En tout, 8 banques qui avaient financé le projet PNG LNG d’ExxonMobil ont déjà indiqué qu’elles ne financeront pas le projet Papua LNG. Mais 16 autres acteurs financiers qui avaient soutenu financièrement le projet PNG LNG ne se sont pas encore prononcés.  

Les banques
qui ne financeront pas le projet Papua LNG

BNP Paribas
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Commonwealth Bank of Australia
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Crédit Agricole
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Natixis / BPCE Group
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Société Générale
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UniCredit Group
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Les institutions publiques
qui n’ont pas exclu de financer le projet Papua LNG

Asian Development Bank
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China Exim Bank
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Export Finance Australia
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Korea Development Bank
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US Export-Import Bank
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Les banques
qui n’ont pas exclu de financer le projet Papua LNG

Alfa Bank
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Bank of America
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Bank of China
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Bank of Communications
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BayernLB
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CaixaBank
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CCB International Finance
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Chiba Bank
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China Development Bank
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Citigroup
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Intesa Sanpaolo
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JPMorgan Chase
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National Australia Bank
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Resona Bank
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Santander
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Shinkin Central Bank
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Shinsei Bank/SBI
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Standard Chartered
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pour en savoir plus

Les banques françaises tournent le dos à TotalEnergies en Papouasie Nouvelle- Guinée, communiqué de presse par Reclaim Finance (Février 202). Lire plus

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Lettre ouverte à la Banque Import Export des Etats Unis, signée par 6 organisations papouasiennes et 21 organisations états-uniennes et de la région Asie-Pacifique (Août 2023). Lire plus

Papua LNG Human Rights Impact Assessment, Focus on Gender, Security and Conflict, The Danish Institute for Human Rights, rapport d’évaluation des risques liés au projet Papua LNG, en particulier en matière de genre, de sécurité et de conflits. Lire plus

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